Des clefs à t'attendre


J’ai attendu des lunes et des soleils nocturnes
Sous le ciel de ton âme, dans une espérance de miel
Me fondant à ta voix imaginée ou à des rêves diurnes
Que faisais-tu jadis mon singulier pluriel ?

Quand d’un geste fougueux, je me pends à tes yeux
Usant de l’imparfait pour taire les silences
Tu ignores mes nuits et mes terres en feu
Jaillissant de nos êtres en leurs reconnaissances

J’ai attendu des jours que mes pages fébriles
Soient lues par tes yeux et gravées d’encre rose
Et tu gagnes ton étoile quand ton âme subtile
Se suspend à une larme d'or qui prose

Un naufrage de mots s’échoue irrésistible
Toute voile dehors sur le sablier émouvant
Ton souffle me parcourt en atteignant sa cible
Ouvrant de sa clef mon ultime courant

J’ai déposé tant de maux sur des lignes inertes
Liant l’arène d'une muse au bois dormant
Et je livre l’ivresse à tes lectures expertes
Nouant leurs renaissances à tes pouvoirs troublants

Je m’ancre à tes lèvres et fusionne de ma plume
En m’inspirant des chants de divines passions
L’encre de tes veines soulève mon enclume
Et je forge mes poèmes au sein de notre érosion

J’ai attendu des lunes et des soleils nocturnes
Sous le ciel de ton cœur, dans une attente miel
Rêvant ta sensibilité de mes rêves diurnes
Que faisais-tu jadis mon masculin pluriel ?

Mlle-aile Carpe Diem